# Cours de seconde : Migrations internationales et mobilités touristiques
La mobilité désigne un changement de lieu accompli par une ou plusieurs personnes.
Elle est l’expression d’un besoin, implique des transports et des aménagements territoriaux. Enfin, elle s’inscrit dans le temps éphémère et circulaire, ce qui la distingue des migrations. Une migration désigne en effet également un déplacement, mais ce dernier est permanent.
## Des migrations internationales
*Rappel définition*
Est migrant international tout individu qui a quitté son pays d'origine et est en chemin vers un autre, quelles que soient les raisons de son départ. Il devient immigré lorsqu'il s'installe dans un pays tiers.
### 1- Quelle est la géographie des flux migratoires ?
Il n’y a que 3,5 % de la population mondiale qui migre
Les pays du Sud sont le principaux émetteurs de flux migratoires.
Mais les migrants du Sud vont majoritairement vers d’autres pays du Sud pour des raisons de proximité et de moyens de déplacement. Ce n’est que dans un deuxième temps qu’ils partent vers des pays du Nord dans l’espoir de vivre dans de meilleures conditions.
Un nombre croissant de personnes migrent dans le sens Nord-Nord. Il s’agit d’étudiants ou de diplômés à la recherche d’emplois plus intéressants.
Enfin des flux Nord-Sud apparaissent : de plus en plus de seniors décident de passer leur retraite dans des pays où la vie est moins chère et les conditions climatiques plus favorables.
### 2- Qui sont les migrants ? Pourquoi migrent-ils ?
Contrairement à une idée reçue, il y a pratiquement autant de femmes (48%) que d’hommes qui migrent au-delà de leur pays d’origine. Le nombre de seniors augmente également
La grande majorité des migrations sont contraintes. Ce sont principalement pour des raisons socio-économiques que les gens partent, mais également des raisons géopolitiques. Dans ce cas, les migrants fuient la guerre, un génocide ou le terrorisme. On parle de migration forcée. Ces migrants peuvent obtenir le statut de réfugiés (= statut juridique qui offre à la personne une protection quand sa vie est menacée). Enfin, un nouveau type de réfugiés est apparu depuis la fin du 20ème siècle : les réfugiés environnementaux. Ils sont 40 millions actuellement et seront peut-être 200 millions à la fin du 21ème siècle.
Enfin les migrations volontaires augmentent. Il s’agit majoritairement d’étudiants cherchant à améliorer leur formation. Ils proviennent de pays développés ou en développement. Par la suite, cette catégorie tend davantage à s’installer à l’étranger. Plus récemment est apparu le phénomène des repatriés, c’est-à-dire d’anciens migrants (ou immigrés) qui choisissent de retourner dans leur pays d’origine pour de meilleures conditions de vie et/ou pour finir leur vie.
### 3- Quelles sont les conséquences de ces migrations ?
Ces migrations sont souvent dangereuses car les candidats à l’émigration s’endette pour payer des passeurs, franchissent difficilement mers, déserts et barbelés et sont fréquemment enfermés dans des camps insalubres et dangereux, particulièrement pour les femmes et les enfants.
Elles génèrent une montée des tensions. Dans un contexte de crise multiforme, les migrants qui peinent à s’intégrer, deviennent des boucs émissaires dans les discours xénophobes.
Pourtant, les migrations sont aussi sources de richesse tant pour les pays de départ que pour ceux d’arrivée :
- les pays de départ bénéficient souvent des remises (transferts financiers) envoyés par les migrants qui ont gardé des liens. Cet argent participe au développement du pays. Par ailleurs, quand les migrants sont nombreux, ils forment une diaspora qui devient un moyen d’influence à l’étranger. C’est le cas de la diaspora indienne, chinoise.
- dans les pays d’arrivée, l’immigration permet de pourvoir des emplois vacants (bâtiment), de compenser le recul de la natalité, de participer au financement du pays (par le paiement des impôts) et d’enrichir la culture.
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## B- Des mobilités touristiques
*Rappel définition*
Un touriste est une personne qui se déplace entre deux emplacements géographiques pour son plaisir, hors de son lieu de vie habituel, et qui effectue au moins une nuitée sur place, ce qui le différencie de l’excursionniste qui fait l’aller-retour dans la même journée.
### 1- Des mobilités en plein essor mais soumis à des variations
Les mobilités touristiques internationales ont explosé, passant de 25 millions en 1950 à 1,3 milliards en 2017.
C’est le résultat d’une transition touristique, c’est-à-dire du passage d’une période où le tourisme était réservé à une élite à une phase de démocratisation. Cette transition touristique est le résultat de différents facteurs.
- la hausse du niveau de vie
- la hausse du temps libre
- la baisse du coût des transports
- le développement d’aménagement visant à attirer des touristes
- l’apparition de classes moyennes dans les pays émergents
- ...
Les formes de tourisme sont très diversifiées selon l’âge (spring break des étudiants), le milieu social, les centres d’intérêt, ...
Cependant ces mobilités ne concernent que 10 % de l’humanité et sont très sensibles aux aléas économiques, environnementaux, géopolitiques,...
### 2- Une diffusion à toutes les échelles
L’Europe et l’Amérique du Nord captent 2/3 des visites.
Les flux restent donc concentrés au sein des régions riches ou vers le Sud proche et sécurisé comme la Méditerranée.
D’autres pôles émergent en Asie : dans l’Océan Indien, la Chine et le Vietnam.
L’Afrique reste en marge.
Mais les limites sont sans cesse repoussées : Everest, Arctique et… l’espace.
A une échelle locale, le tourisme privilégie les espaces urbains créant des rivalités entre les métropoles, préservant parfois des espaces (le port de Liverpool) et infiltrant même les marges (les égouts de Mumbai).
- Les mobilités touristiques créent également des espaces ex-nihilo :
- parcs d’attractions de Disneyland Paris
- clubs de vacances ou « bulles touristiques » (ex Club Med)
- stations balnéaires
- îles artificielles (Maldives, Dubai)
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### 3- Des conséquences sur les territoires
Le tourisme contribue au développement des territoires en créant des emplois et en préservant des cultures menacées (Dogons du Mali).*
Ces mobilités sont pourtant accusées de différents maux environnementaux et sociaux : émission de GES, bétonisation des littoraux, hausse du cout de la vie pour les populations locales,...
De fait se développe un tourisme plus durable comme la piétonisation du centre de ville de Florence ou la mise en place de quotas à Venise et au Machu Picchu.